On comprend donc comme une évidence, que l’élaboration purement verbale d’une thérapie ne pourra pas libérer un patient de ses troubles.
Les émotions éprouvées autrefois se sont inscrites dans les tissus et les muscles entraînant des tensions qui constituent une véritable carapace, une cuirasse qui bloque la libre circulation de l’énergie vitale.
Notre système de défense a pour but de nier notre souffrance, de mettre en place un système mental très puissant qui garde le pouvoir sur tout et la conséquence est que nous en sommes aliénés.
Le but de la thérapie est donc d’assouplir cette cuirasse, d’assouplir nos défenses et d’accéder à un éventail de réactions parmi lesquelles nous pourrons choisir la plus adaptée.
Si cette thérapie choisit comme porte d’entrée le corps, le mental perd sa primauté, son pouvoir et son contrôle sur les émotions.
Notre personnage peut enfin être démasqué, car si la parole permet toujours un échappatoire, le corps ne le permet pas et nous place définitivement face à nous-même. Cette situation est douloureuse car notre corps a mis en place une équation : souffrir = mourir.
Se rapprocher de ses émotions, est donc parfois d’une intensité aussi forte que la peur de mourir. Mais en prenant conscience que ce vécu appartient au passé, on réalise que l’on peut baisser sa garde et aller revivre ces émotions refoulées. La devise « connais-toi toi-même » est une priorité si l’on veut faire un travail en profondeur, opérer un véritable déconditionnement à la douleur, au conflit et permettre un reconditionnement vers une acceptation de sa vie.
La psychologie est un outil de transformation puissant, qui, s’il est bien utilisé, doit permettre de reconnecter la tête et le corps, cette dualité qui est la source de tensions, somatisations et maladies en tous genres. Ce travail est un travail de confiance, de patience, et la clé de voûte de sa réussite est dans la qualité de la relation d’aide qui lie le thérapeute et le patient.
Ecoute, accueil, accompagnement permettent de créer ce climat de confiance sans lequel aucune libération n’est possible.
Pour que le corps ose enfin, il faut ces ingrédients indispensables qui ont pu faire défaut par le passé : la présence et l’amour.
"Les cicatrices émotionnelles" de Clyde W.Ford