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Tu es celui/celle qui me fait ressentir les choses

Tu es beaucoup plus que ce que je vois : tu es celui/celle qui me fait ressentir les choses

Les personnes ne sont pas seulement ce que nous voyons à première vue : elles réussissent à nous faire ressentir des choses à travers leurs regards lumineux, leurs mots justes et leurs étreintes éternelles au creux desquelles nous nous sentons en sécurité. Ce sont des êtres qui distillent un pouvoir émotionnel vital et capable de nous soulager, un pouvoir qui est capable de nous sortir de nos léthargiques états de tristesse.

Nous avons tou-te-s expérimenté cette même sensation au moins une fois dans notre vie. Connaître quelqu’un qui nous paraît à première vue aseptique et même dénué d’intérêt en raison de son apparente introversion, de son manque de charme ou de spontanéité. Cependant, on voit apparaître petit à petit des nuances déconcertantes, des détails colorés et des aspects magiques qui finissent par nous aimanter à un bonheur distinct, osé et même stimulant.

“Que quelqu’un vous fasse ressentir des choses sans même vous toucher, voilà une chose qui est admirable.” 

Nous, les personnes, sommes davantage que des visages aux traits distinctifs ou des vêtements qui recouvrent notre corps. L’être humain dispose d’une énergie unique et exceptionnelle qui transcende cette autre force qui fait battre notre cœur ou qui permet à nos poumons de réaliser un échange gazeux avec notre sang. Au-delà de ces fonctions organiques, nos émotions définissent qui nous sommes et comment nous entrons en relation avec le monde.

La manière dont nous transmettons nos émotions aux autres constitue une très haute source de pouvoir dont il faut prendre soin et protéger avec délicatesse et savoir. Nous vous expliquons par la suite comment faire pour profiter d’une meilleure qualité dans vos relations personnelles.

Ce que nous faisons ressentir aux autres : une contagion émotionnelle

Nous transmettons tou-te-s des messages émotionnels sans même nous en rendre compte. Notre apparence, nos gestes ou la façon dont nous nous déplaçons ou regardons les autres dévoilent un micro-univers émotionnel au sein duquel les mots nous manquent pour transmettre des informations concrètes. En fait, et il faut toujours se souvenir de cela, bien avant le développement du langage, nous ne pouvions communiquer qu’en nous servant de nos émotions.

“Tu me plais parce que tu me fais me sentir bien, et je ne suis pas quelqu’un qui se sent bien avec n’importe qui.”

L’expression faciale de la peur, par exemple, alertait le groupe d’un danger ; les larmes et une posture fermée avertissaient d’une douleur, d’une nécessité de soin. Cependant, avec l’arrivée du langage sophistiqué, cette gestuelle exagérée a non seulement été réduite mais a aussi cessée d’être acceptée. Le monde civilisé exige l’inhibition des émotions car leur expression instinctive est considérée comme quelque chose de primitif, qu’il est nécessaire de “contrôler” et de cacher dans nos espaces privés et de solitude…

Les émotions garantissent notre survie en tant que groupe

D’un autre côté, les études menées dans le champ de la cognition sociale nous révèlent quelque chose dont il faut se rappeler : les émotions ne sont pas seulement un mécanisme de libération ou d’expression personnelle. Bien au-delà de cela, elles constituent un mécanise de survie car, grâce à elles, nous “contaminons” les autres, leur transmettons des informations, les enveloppons dans notre bonheur pour qu’iels se sentent heureux-ses, ou nous laissons apparaître nos tristesses ou nos blessures à l’âme pour être écouté-e-s.

C’est de cette façon que le moteur de la coopération se met en marche, celui qui nous a permis de survivre en tant qu’espèce, qui a donné forme à une architecture cérébrale presque parfaite où les neurones miroir nous ont aidé à apprendre, à imiter et à identifier les émotions des autres.

Malgré tout, si nous décidons d’inhiber nos émotions en ne regardant pas une personne quand elle nous parle ou en baissant la tête quand nous voyons un collègue de travail souffrir en silence, nous irons contre notre propre concept évolutif. Nous réfugier sur nos fières îles de solitude crée un environnement émotionnel où seul le malheur peut naître.

Fais-moi me sentir bien, offre-moi des émotions positives

Aussi curieux que cela paraisse, il n’existe pas beaucoup d’études qui nous expliquent comment fonctionne ce merveilleux mécanisme qui donne vie à la contagion émotionnelle. On sait seulement que ce que les autres nous font ressentir -que ce soit positif ou négatif- est défini par ce qu’on appelle le “mirroring sistem” (système miroir). Dans cette trame complexe, les neurologues mettent l’emphase sur l’île comme étant cette structure qui participe au processus d’intériorisation des états émotionnels qui nous entourent.

“Ressentir de la gratitude et ne pas l’exprimer est comme emballer un cadeau et ne pas l’offrir.”

En outre, il faut garder à l’esprit que ces structures sont très résistantes aux dommages dégénératifs. Cela explique pourquoi, par exemple, les malades d’Alzheimer sont toujours aussi réceptifs au monde émotionnel. Une caresse, une étreinte, un geste doux et une présence qui leur transmet du calme et de l’affection se transforme, au final, en l’unique langage qu’iels comprennent et auquel iels répondent.

Par ailleurs, les émotions positives jouent un rôle très important dans l’éducation. Un nouveau-né, par exemple, commencera à comprendre le monde en se basant sur ce que ses parents lui font ressentir. Les émotions basées sur le contact physique, sur cette tendresse qui calme leurs pleurs, leurs craintes et tous leurs besoins affectifs procurent jour après jour un développement neurologique adéquat.

Pour conclure, les émotions positives nourrissent les autres, construisent des liens, apaisent des craintes et constituent ce chaînon très puissant dans toute relation de couple stable et heureux. Apprenons donc à être les créateur-trice-s et les médiateur-trice-s de cette affectivité altruiste.